
POUCETTE
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Comment débuta ce projet:
" Voilà plus de quinze ans, que le besoin de dévoiler l’oeuvre de Poucette Fauconier, en l’occurrence ma grand-mère paternelle, m’accompagne. Non seulement l’oeuvre mais aussi sa grande personnalité. Quinze ans que tableaux, gouaches, dessins, articles de presse, catalogues et une abondante correspondance attendent patiemment le jour où je m’attèlerai à la tâche.
Coincée dans un deux-pièces à Buenos Aires sans possibilité de déplacement lors du premier Lock-down de notre crise sanitaire actuelle, l’évidence que le moment était propice s’imposa à moi. Cette pause espace-temps pouvait se transformer en opportunité.
Comme l’oeuvre, depuis la mort de Poucette en 2004, se trouvait physiquement chez ma soeur à Breda, nous avons commencé un ping pong d’échange d’information outre-mer. Anju sortait les serviettes à dessins des tiroirs, les tableaux des coffres (ceux qui en l’occurrence ne trouvèrent pas leur place sur nos murs, faute d’espace), les articles de presse des classeurs et la correspondance des cartons. Elle en prenait des photos qu’elle m’envoyait en vrac. J’épluchais et classais les articles de presse, recréais une chronologie, cherchais des titres provisoires aux tableaux et digitalisais le tout sur une page web.
Quand il me fut possible de voyager jusqu’à Breda, j’entrepris le tri et ensuite la lecture de sa correspondance. Nous en connaissions l’existence avant sa mort, elle nous en avait ouvertement informées; c’était pour nous, elle nous la léguait. Il y a avait un besoin qu’on sache qui elle avait été et dans cette optique, certaines de ses lettres étaient pourvues d’annotations qu’elle ajouta par la suite pour notre meilleure compréhension. Elle en avait fait des petits paquets, par auteur et situation, reliés avec un ruban en papier, tels de petits gâteaux.
Alors, pendant que l’attention d’une partie du monde était happée par les séries télévisées de Netflix, je me laissais absorber par les passionnants chapitres de sa trépidante vie, à travers le regard et l’écriture des différents personnages qui en firent partie.
Elle me facilita la tâche pour avoir gardé les brouillons des lettres qu’elle envoyait à ses interlocuteurs.
Dans l’espoir que les activités sociales et culturelles puissent bientôt reprendre leur cours et une exposition rétrospective en bonne et due forme voir le jour, je suis heureuse de pouvoir partager virtuellement son oeuvre, son parcours et quelques bribes de sa vie."
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Note de l'auteure
Maïka Eggericx
